"Je ne peux pas vivre sans toi" : Comprendre le trouble de la personnalité dépendante.

Il y a quelques semaines, Sara est venue me consulter dans mon cabinet à Rabat. Les yeux remplis de larmes, elle m'a confié ne plus supporter la solitude depuis sa rupture. "Je préfère mourir plutôt que de rester seule". Cette phrase, je l'entends souvent dans mon cabinet, et elle illustre parfaitement la souffrance des personnes atteintes du trouble de la personnalité dépendante.

Une dépendance qui va au-delà de l'amour

En plus de 10 ans de pratique comme psychologue à Rabat, j'ai accompagné de nombreuses personnes souffrant de ce trouble. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas simplement d'être "trop attaché" à quelqu'un. La réalité est bien plus complexe.

Je me souviens de Karim, un brillant architecte de 42 ans. Malgré son talent évident, il était incapable de prendre la moindre décision professionnelle sans l'aval de sa femme. Du choix de ses projets à la couleur de sa cravate, tout devait passer par elle. "C'est comme si j'étais paralysé quand elle n'est pas là", m'avait-il confié lors de notre première séance.

Les manifestations au quotidien

Dans ma pratique, je remarque plusieurs signes caractéristiques :

  • Une anxiété dévorante face aux décisions, même les plus simples

  • Un besoin constant de réassurance qui épuise l'entourage

  • Une tendance à s'effacer complètement pour plaire à l'autre

L'histoire de Leila m'a particulièrement marqué. Cette jeune femme de 28 ans avait abandonné ses études de médecine, son rêve depuis l'enfance, parce que son compagnon trouvait que "ça prenait trop de temps". Elle m'a dit : "Je sais que c'est absurde, mais j'avais tellement peur qu'il me quitte..."

Les racines du trouble

Je constate souvent que ce trouble prend racine dans l'enfance. Prenons l'exemple de Ali, dont les parents, bien qu'aimants, étaient excessivement protecteurs. "Ils décidaient de tout pour moi", m'a-t-il expliqué. "Même à 35 ans, je me sens incapable de faire des choix seul."

L'environnement familial peut jouer un rôle crucial :

  • Des parents surprotecteurs ou, au contraire, négligents

  • Des expériences précoces d'abandon

  • Une validation excessive de la dépendance durant l'enfance

Le chemin vers l'autonomie : mon approche thérapeutique

J'ai développé une approche personnalisée qui combine différentes méthodes. Je me souviens de Fatima, qui n'osait même pas choisir son plat au restaurant. Nous avons commencé par des exercices très simples :

  • Choisir un dessert sans demander l'avis de personne

  • Exprimer une préférence pour un film

  • Prendre une petite décision professionnelle de façon autonome

Petit à petit, comme une fleur qui s'ouvre au soleil, j'ai vu Fatima gagner en confiance.

Les outils que je propose à mes patients

Dans mon cabinet à Rabat, je privilégie une approche sur mesure :

  • Des exercices pratiques adaptés au quotidien de chacun

  • Un travail profond sur l'estime de soi

  • Des techniques de gestion de l'anxiété de séparation

Quand faut-il consulter ?

L'autre jour, une patiente m'a demandé : "Comment savoir si j'ai vraiment besoin d'aide ?" Je lui ai répondu qu'il fallait être attentif à certains signaux :

  • Une peur paralysante de la solitude

  • Une difficulté majeure à prendre des décisions seul(e)

  • Un sentiment de vide quand l'autre n'est pas là

  • Une tendance à s'oublier complètement dans les relations

L'espoir est possible

Je terminerai par l'histoire de Nadia. Quand elle est arrivée dans mon cabinet, elle ne pouvait pas passer une heure sans appeler son conjoint. Aujourd'hui, après un an de thérapie, elle voyage seule et maintient une relation plus équilibrée. "Pour la première fois de ma vie, je me sens libre tout en étant en couple", m'a-t-elle confié récemment.

Si vous vous reconnaissez dans cet article, sachez qu'un autre chemin est possible. Je reste à votre écoute pour vous accompagner vers plus d'autonomie et d'épanouissement.

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